A quoi ressemble un séjour à Saint-Loup ?

Saint-Loup se veut d’abord un lieu de repos, afin que la personne puisse se ressourcer, retrouver le lien avec Dieu et elle-même, dans un environnement propice à cela, en marge des sollicitations et soucis de la vie quotidienne. Il y a des moments en commun proposés, par exemple les offices à la chapelle ou des temps de partage autour de la Bible ainsi que les repas. Les hôtes apprécient beaucoup le chemin de prière dans la nature et de trouver des ressources dans notre bibliothèque.

Il est possible de venir en couple ou en famille, nous avons des chambres avec deux, trois et quatre lits. Les familles peuvent vivre ici un temps de vacances.

Comment les gens découvrent Saint-Loup ?

Nos hôtes viennent souvent sur recommandation d’un ami ayant déjà expérimenté un séjour. Egalement sur conseil d’un pasteur ou encore en cherchant sur Internet un lieu de retraite, de ressourcement spirituel. Nous avons des personnes qui ont simplement besoin de repos et de mise à part, d’autres qui viennent pour vivre une guérison, une délivrance, un approfondissement de leur vie de foi, ou découvrir la relation avec Dieu. Beaucoup de personnes témoignent du bienfait de leur retraite à leur départ.

Qu’en est-il des entretiens d’accompagnement spirituel proposés aux hôtes ? 

C’est l’occasion pour eux de partager leur situation et ce qui habite leur cœur, de déposer des souffrances, des questions, de vivre des temps d’écoute des offres de Dieu, de bénéficier de la prière et de vis-à-vis. Deux collaboratrices formées à la relation d’aide sont présentes dans les entretiens. Nous proposons aussi, si cela semble pertinent, divers séminaires en relation avec la guérison intérieure, la croissance spirituelle, et la destinée, ainsi qu’un séminaire qui expose le plan de Dieu pour l’humain (voir l’agenda).

Viviane, qu’est-ce que tu aimes dans ton métier de collaboratrice à l’accueil ?

J’aime rencontrer chaque personne dans sa spécificité, son unicité. Nous partageons le petit-déjeuner avec nos hôtes, et c’est toujours un moment riche de rencontres, vécu dans la simplicité et une atmosphère familiale. Je suis émerveillée à chaque fois de voir ce que Dieu fait dans la vie des personnes.

Lors de nos cultes, nous avons récemment visité l’histoire de Zachée (Luc 19.1-10). Zachée, un de ces collecteurs d’impôt qui collaboraient avec l’occupant païen ! Un de ces hommes connus pour s’enrichir sur le dos de ses compatriotes. Zachée n’est pas seulement l’un d’eux, il est leur chef et il est riche, très riche ! Il a réussi, oui, mais à quel prix !? Ses compatriotes le détestent, à commencer par les autorités religieuses qui le citent comme l’exemple même du pécheur exclu des promesses de Dieu. Il y a des réussites qui coûtent chère…

Mais qu’est-ce qui a poussé cet homme à choisir ce travail et la réputation qui lui était liée ? Nous ne savons pas. La seule chose qui est dite, c’est qu’il était de petite taille. Alors, était-ce pour compenser un complexe d’infériorité ? Était-ce cette soif d’exister, d’être quelqu’un alors qu’on se sent inférieur aux autres ? Car dans ce monde, les sentiments d’infériorité et d’insignifiance nous poussent souvent à chercher le succès, la réussite sociale et le pouvoir…Tout cela est possible, mais une chose est sûre, c’est que Zachée est animé par la soif d’exister ! Et c’est cette soif qui va le pousser vers ce Jésus qui a la réputation de manifester Dieu comme personne d’autre. Il se sent attiré par lui et veut le voir de ses yeux. Toutefois la foule lui fait barrage et il sait qu’elle ne va pas lui faire de cadeau ! Mais Zachée a l’habitude de se faufiler pour obtenir ce qu’il veut et le voilà perché sur un arbre pour voir passer ce Jésus.

Un petit homme perché sur un arbre, n’est-ce pas là l’illustration de sa vie ? Cette image a quelque chose d’amusant et en même temps elle a de quoi nous questionner. Serait-il possible que nous soyons aussi « perchés » sur un arbre pour exister dans ce monde ? Si oui, quel est le nom de notre arbre ? Le travail ? L’argent ? La réussite ? L’image de soi ?

Mais Jésus arrive et voyant Zachée, il l’appelle par son nom : « Zachée, dépêche-toi de descendre, car il faut que je m’arrête aujourd’hui chez toi. » Sans hésiter, Zachée s’empressa de descendre pour accueillir Jésus, car pour la première fois de sa vie, il se sent exister pour qui il est. Jésus, le Messie de Dieu, s’intéresse à lui et au-travers lui, il se sent exister pour Dieu. Lui l’exclu à qui l’on fait appel uniquement par intérêt. Et voilà que Jésus s’invite chez lui comme si cette visite était prévue depuis longtemps. Il entre dans le monde intérieur de Zachée et son cœur est rempli de joie. Car la joie est la marque d’un cœur qui vit. Dehors la foule murmure, mais pour Jésus ce n’est qu’un bruit de fond, car son but n’est pas de lui plaire, mais d’établir Zachée dans son identité de fils d’Abraham ! Le fait que Jésus vienne chez lui, a pour effet, non seulement de le faire descendre de son arbre, mais aussi de détrôner le pouvoir de l’argent de sa vie. Le fait d’exister aux yeux Jésus et d’y trouver sa véritable identité permet à Zachée de se dessaisir de ce qui nourrissait sa fausse identité. A partir de là, il découvre la liberté joyeuse de mettre sa vie en accord avec la justice de Dieu.

Et l’histoire se termine avec cette parole extraordinaire : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » Au travers d’elle, Dieu s’adresse à notre soif d’exister en nous disant : Dépêche-toi de descendre pour t’ouvrir à ce que Dieu te donne d’être. Ainsi le cœur de l’histoire de Zachée, c’est l’appel à nous ouvrir à l’accueil de Dieu. C’est dans cet esprit que nous voulons faire de même avec tous ceux qui viennent à Saint-Loup.

Philippe Bottemanne, pasteur de la Communauté

Aujourd’hui notre ministère d’accompagnement à la Montagne de prière poursuit son développement. En plus des accompagnements proposés dans le cadre d’un séjour, nous offrons divers séminaires sur une semaine. Ces séminaires visent essentiellement trois buts : la restauration de l’être tout entier, la croissance de la personne dans sa relation avec Dieu, enfin une compréhension renouvelée de son appel et de sa responsabilité.

Les séminaires sont basés sur l’enseignement de la Parole de Dieu, des entretiens personnels ou en petits groupes ainsi que d’ateliers pratiques favorisant l’expression au moyen de la créativité.

Depuis quelques temps déjà ces semaines comprennent un suivi personnalisé pour chacun. Le but est d’intégrer de manière concrète et pratique les éléments nouveaux reçus afin de progresser dans sa marche avec Jésus.

Pour accompagner chacun dans une croissance fructueuse

La semaine Parole et Guérison s’adresse à toute personne qui éprouve des difficultés récurrentes dans son être tout entier ou qui est au début de sa vie de foi et souhaite apprendre à marcher avec Jésus. Elle a lieu trois fois par année.

La semaine Parole et Croissance sera profitable aux personnes qui souhaitent grandir concrètement dans leur relation avec Dieu, qui ont soif de se préparer à entrer dans leur appel et qui souhaitent trouver des ressources pour vivre leur quotidien dans le renouvellement de leur être tout entier. Elle a lieu deux fois par année.

La semaine Parole et Destinée aidera les participants à toujours mieux discerner leur appel et leurs responsabilités dans leur marche avec Dieu. Elle a lieu une fois par année.

à la Montagne de prière, l’équipe de l’Accueil est au bénéfice d’une formation continue à l’accompagnement. Lors de ces séminaires, elle s’entoure de Bergères et de Bergers de Saint-Loup, ainsi que de membres de la communauté élargie comme le couple pastoral Philippe et Maya Bottemanne.

Nous sommes heureux d’offrir à tous ces séminaires. Ils accompagnent la personne désireuse de grandir dans la connaissance de Dieu et à être renouvelé dans la perception du sens de la vie.

Si vous pensez qu’une semaine comme celles-ci correspondrait à votre saison de vie, n’hésitez pas à nous contacter.

Qu’est-ce qu’on ressent en tant que diaconesse quand on vit ce changement au sein de sa communauté ?

L’Institution des diaconesses de Saint-Loup fondée en 1842, était, selon le terme de l’époque, une « œuvre » dans laquelle les sœurs s’engageaient au service des malades, pour l’amour du Christ.

Le changement que nous vivons maintenant est apporté par le pasteur Philippe Bottemanne, arrivé à Saint-Loup en 2021, avec un charisme fort pour une communauté rassemblant des laïcs (couples, familles et célibataires) et les diaconesses (aujourd’hui au nombre de 22). C’est la communauté élargie, dans laquelle j’ai la joie de m’engager aujourd’hui. Communauté de foi, de prière et de service. Nous demeurons fidèles à l’appel du fondateur de l’Institution des diaconesses, le pasteur Louis Germond et à la vocation de ce lieu mis à part pour l’adoration, la prière et un service diaconal renouvelé.

En quoi la vocation que vous avez reçue il y a 65 ans peut être proche de celle que pourrait recevoir une femme aujourd’hui ?

Pour moi ça s’est passé alors que j’habitais Villars-Burquin. J’étais institutrice d’une classe unique pour les villages de Romairon et Vaugondry. A l’occasion de l’assemblée annuelle de paroisse au mois de mars, le pasteur directeur de Saint-Loup, M. Charles Louis Gagnebin, est venu pour parler de Saint-Loup en tant que communauté ! Et ça a été pour moi le déclic. C’était un 15 mars et je me suis dit : « Il faut que j’entre à Saint-Loup ! » Je suis entrée à Saint-Loup comme novice le 1er mai 1957. Seulement 6 semaines après !

L’appel est différent pour chacune mais il est pour toutes les soeurs reçues comme une évidence et lié à beaucoup de joie. Parfois on demande un signe parce qu’on se demande si c’est Dieu qui nous appelle là, si c’est vraiment juste. Mon père était pasteur alors ce n’était pas difficile d’en parler avec lui. Mais je me suis quand même dit, ce 15 mars, quand je vais aller chez mes parents à Cheseaux-sur-Lausanne, si je vois sur ma route 3 sœurs (je savais qu’il y en avait plusieurs à Lausanne), ça veut dire que je dois m’engager. Et j’en ai vu 3 !

A Saint-Loup, comme toutes les novices à l’époque, j’ai appris le métier d’infirmière en parallèle d’une formation approfondie au ministère diaconal, le noviciat.

Aujourd’hui je suis à la retraite mais je reste diaconesse de Saint-Loup et ce que je retiens de ma consécration c’est la fidélité de Dieu envers moi. C’est lui qui m’a appelée et il m’a gardée en tout temps et dans tout ce que j’ai vécu. Il y a longtemps j’ai reçu cette parole du Psaume 41 : « Tu me soutiens, je resterai ferme. Tu m’as à jamais établie devant Ta face.».

Justement, la diaconie, c’est quoi ? Est-ce qu’on peut encore parler de diaconie au sein de la Communauté de Saint-Loup ?

Saint-Loup est une communauté de prière mais d’abord une communauté de service. Car la diaconie est un service qui peut s’exercer de multiples façons. 

Devenir diaconesse c’est avoir reçu un appel à se consacrer et à vivre selon des « engagements ». A quoi cela ressemble-t-il aujourd’hui ?

C’est une consécration à Christ pour une vie de prière et de service particulière que la Communauté de Saint-Loup souhaite continuer à valoriser. 

Il y a premièrement l’engagement à vivre le célibat choisi comme le moyen de se rendre entièrement disponible.

Ensuite il y a la simplicité de vie. Les diaconesses forment une communauté de bien partielle, sur le plan matériel tout est en commun. Dans le cas d’une diaconesse excerçant une profession rémunérée, son salaire est versé à la Communauté.

Et l’obéissance. Aujourd’hui c’est premièrement l’obéissance à l’appel spécifique de Dieu sur nos vies. Puis une attitude de cœur qui nous aide à vivre l’unité, dans le discernement et pour le bien-être de toutes. Et c’est avec confiance que nous remettons certaines décisions entre les mains de nos responsables.

Ces 3 engagements, pris à vie, sont scellés à la fin du noviciat par la consécration diaconale, dans l’Eglise.

Un dernier mot ?

Aujourd’hui avec toutes les activités qui se développent à Saint-Loup, il y a beaucoup d’opportunités de servir Christ en tant que diaconesse dans la Communauté élargie, et beaucoup de bénédictions en réserve !

22 mars 2022 : la naissance de la communauté élargie
Ce jour est désormais à marquer d’un sceau. Un souper de fête avec toutes les diaconesses a permis d’officialiser le lancement de la nouvelle Communauté de Saint-Loup. 12 personnes forment un noyau en charge de son fonctionnement et de son développement : Philippe et Maya Bottemanne, Isabelle et Jean-Paul Vuilleumier, Carole et Alain Zimmermann, Pauline et Dominique Studer, Anne-Lise Sprunger, Sœur Laurence, Sœur Claire et Soeur Marie-Madeleine. Plusieurs activités ont rythmé cette soirée en lui donnant un caractère festif et cérémonial.
Cette équipe se réunit dès lors tous les mardis soir pour vivre un temps de partage et continuer à travailler sur son avenir et son développement !

Ils ont jeuné et prié ensemble !
Le jeûne est une manière de se consacrer à la prière et de s’attendre à Dieu. Rolf Schneider a guidé plus de 20 participants dans cette semaine différente qui a lieu chaque année avant Pâques.

Pâques dans la joie de recevoir à nouveau en nombre !
Du 14 au 17 avril, la Communauté était dans le joie de recevoir les visiteurs qui ont participé aux diverses rencontres de Pâques. Cultes, lecture de textes bibliques, musique, et bien sûr la traditionnelle aube pascale dont le rendez-vous à 6h n’a pas découragé la centaine de participants. Un grand nombre d’hôtes ont aussi choisi ce moment pour faire un séjour et ne rien louper de ces rencontres.

Visite d’une communauté amie
Les 11 et 12 mai, la communauté des frères et sœurs orthodoxes de Phoenix aux USA, depuis longtemps amie de Saint-Loup, était en visite. L’occasion pour Père M. d’offrir deux soirées de plénière sur le thème « Ce que Dieu dit à l’Eglise aujourd’hui ». De grands moments d’amitié et d’enseignements bibliques mutuels ont permis aux deux communautés de grandir en sagesse et de resserrer encore plus leurs liens.

Les Bergères en week-end à Saint-Loup
Le traditionnel week-end des Bergères a pour la première fois eu lieu à Saint-Loup, avec le goût de revenir à la maison ! Toutes les chambres étaient alors occupées, par plus de 70 personnes. La joie et l’excellent service des équipes de l’intendance et de l’accueil ont grandement contribué à la convivialité de ce moment.

L’Accueil reprend avec de nombreux hôtes et groupes
Après une période Covid relativement calme, le ministère d’Accueil est heureux de recevoir à nouveau davantage de réservation de séjours. Le besoin de se mettre à part dans un lieu calme tout en bénéficiant d’une vie de prière communautaire est toujours présent !
De nombreux groupes ont également choisi Saint-Loup pour leur week-end d’équipe. Les nouvelles chambres colorées du bâtiment Le Nozon, sa cafétéria, ses bureaux d’entretien et ses deux salles de conférence voient passer bien du monde !

Oscar, vous arrivez à Saint-Loup comme coordinateur du programme de développement « Avenir Saint-Loup ». Il est question de Communauté et de Village thérapeutique, quel est le lien entre les deux ?

Que se cache-t-il derrière ces 2 termes ? Quelle est la Vision des diaconesses pour un avenir radieux sur le Plateau… telle est la question !

Simplement, je dirais que la volonté des diaconesses a toujours été d’être au service de la population en prodiguant des soins. L’avenir ne sera pas différent. L’idée est de mettre une Communauté et le site de Saint-Loup à disposition de la population et plus particulièrement des personnes les plus fragilisées de notre société. Offrir un lieu de paix et de prière qui permettent aux patients de se restaurer et de retrouver du sens à leur vie, tout en proposant un nouveau modèle de société, plus solidaire et plein de compassion.

Dès lors, la Communauté veut créer un esprit de village, tourné vers des soins thérapeutiques, témoignant de la volonté de créer du lien entre les personnes, dans le respect et l’écoute.

Et vous comment êtes-vous impliqué dans ce programme ? Et que fait le coordinateur lorsqu’il est à Saint-Loup ?

En conduisant de nombreux projets pendant 11 ans en qualité de Directeur de l’Association régionale du district de Morges ARCAM, j’ai acquis une expérience du terrain et développé un réseau de contact avec les communes et le Canton. Depuis juin 2021, je mets à disposition de la Communauté mes compétences et mon expérience.

Dans ma fonction de coordinateur, j’orchestre la gestion des projets, les coordonner dans le temps pour assurer la transition souhaitée, tout en gardant une logique et un équilibre financier. Il faut relever que le programme « Avenir Saint-Loup » est ambitieux. Cependant, la Communauté se donne les moyens de ses ambitions. Pour cela, elle a constitué un groupe de travail qui œuvre au quotidien à construire sa Vision.

En effet, par l’engagement du pasteur Philippe Bottemanne et de sa femme Maya, la Communauté attend déjà l’arrivée de ses prochains membres, ce qui annonce le renouveau pour accompagner la Vision des diaconesses. Cela renforce aussi le travail déjà réalisé par Anne-Lise Sprunger et son équipe dans le cadre du Ministère à la Montagne de prière.

De plus, Mme Perrine Nissels a été appelée en qualité de chef de projet pour développer un « Concept Santé » qui permettra au site de voir arriver de nouvelles prestations, notamment au service des personnes fragilisées. Mme Olivia Staub a également pu conduire un stage professionnel dans le cadre du renouvellement de l’infrastructure « cuisine ».

Alors que la Communauté élargie entretient ses candidats et discute de ses fondements, que savons-nous déjà du Village thérapeutique ? Les premières pierres sont-elles déjà visibles ?

Sur le site, les hôpitaux sont encore bien présents et la construction de l’école de soins et santé communautaires ESSC approche. Il faudra prévoir de l’hébergement pour les personnes en formation et nous transformerons prochainement le bâtiment Les quatre Vents à cet effet.

Il y a aussi la rénovation de la cuisine, qui est actuellement exploitée par les eHnv. A terme, il faudra prévoir un transfert de ces activités. Nous étudions également une idée de coopérative agricole pour assurer un approvisionnement régional et développer un concept d’économie circulaire.

En mars 2021, la Communauté a récupéré le bâtiment du Nozon, qui a été aménagé depuis pour accueillir les groupes et séminaires. Le bâtiment Germond va également être remis prochainement et nous devons y songer et lui trouver une nouvelle affectation. Il faudra aussi revoir l’utilisation du bâtiment Butini, qui pourrait accueillir notamment une partie des nouveaux membres de la Communauté.

Cependant, pour devenir un vrai village, il faudra aussi proposer une boulangerie, des ateliers artisanaux, du maraichage et tant d’autres activités associatives. Nous sommes en phase d’initialisation sur plusieurs de ces projets et les réflexions sont encore ouvertes.

Le départ des eHnv en 2025, c’est l’occasion de réinvestir les lieux. Les bâtiments qui reviennent aux mains de l’Institution sont-ils accueillants ?

Tout d’abord, le départ des hôpitaux et l’arrivée d’une école de 1’500 élèves dans le domaine des soins et de la santé ne peut être perçu comme une fin mais bien comme un tournant. De plus, avant d’être le site d’un hôpital régional, le Plateau de Saint-Loup a d’abord été celui d’une Communauté de diaconesses qui a su, toute au long de son histoire riche de 180 ans de services, donner sans compter pour apporter soins et réconfort aux personnes qui en avaient besoin. Lieu à part, le site apporte paix intérieure et ressourcement à ceux qui s’y trouvent. Au-delà du regard bienveillant et empreint de charité des diaconesses, le cadre est unique.   

Certes, avec le départ programmé des hôpitaux, il n’y aura plus de soins aigus à terme, mais, sur la base d’une approche holistique, la vocation du site sera maintenue et même renouvelée. D’autres prestations de soins seront proposées à la population et viendront occuper les lieux. Dès lors, les locaux sauront trouver une occupation adaptée.

J’imagine qu’il y aura de nouveaux besoins financiers ? Quand et comment un appel au don sera lancé ?

La remise en état de certains bâtiments, la réaffectation de certains autres, impliqueront indéniablement des réinvestissements importants. Nous devons donc appréhender ces changements et les inclure dans un plan de financement global.

Même si la Communauté s’est engagée avec tout son cœur et ses moyens dans l’accomplissement de sa Vision, cela ne suffira pas pour financer les importants investissements projetés. Il faudra faire appel à la générosité de donateurs pour la mise en œuvre du programme. Mais pour l’heure, il est encore trop tôt pour dire quoi, combien et surtout quand ces moyens seront nécessaires. Les premiers investissements seront consentis dans la rénovation de la cuisine et la transformation du bâtiment Les quatre Vents. Un montant de près de 8 millions sera déjà nécessaire pour cette étape.

Bien sûr, tout cela ne se fera pas non plus sans des soutiens financiers extérieurs.

Qu’est-ce qui vous fait croire en cet avenir bénissant (et guérissant !) pour le plateau de Saint-Loup ?

Saint-Loup a toujours été apprécié par les habitants de la région et l’annonce du départ des eHnv a soulevé des craintes. Par contre, lorsque nous présentons la Vision, les gens sont rassurés et même emballés. Ils sont prêts à nous soutenir et nous font part de leur enthousiasme. Nous avons aussi le regard positif des communes et des différents acteurs concernés, ainsi que l’accompagnement des eHnv qui collaborent étroitement pour permettre à ce tournant de se faire dans les meilleures conditions. Ils resteront, à mon avis, des partenaires liés au futur de ce site. Quel dessin d’avenir réjouissant !

Devant tant de bonnes volontés, j’y crois.

Selon vous, qu’aurait pensé le fondateur Louis Germond de, je vous cite, « ce dessin d’avenir réjouissant » ?

Louis Germond a été en son temps un précurseur et un réformateur. Il aurait certainement participé très activement à ce dessin et se serait réjoui de voir Saint-Loup poursuivre ses missions de bienfaisance au service de la population.

Notre monde a plus que jamais besoin de compassion, de lumière et de prière. Toutes ces valeurs restent actuelles. Certes elles sont vécues aujourd’hui à Saint Loup dans des formes différentes de l’époque de Germond. Non seulement par les sœurs mais aussi grâce à la collaboration de nombreux bénévoles ou salariés : dans l’accueil et l’écoute des personnes à la recherche d’un sens à leur vie, d’un temps de prière et de ressourcement.

D’ailleurs, constamment Germond a rendu grâce à Dieu pour cette lumière de la communion fraternelle qu’il a allumé à Saint Loup et appelle à vivre un vrai esprit de famille.

Le dimanche 5 décembre 2021, diaconesses, collaborateurs, invités et visiteurs ont vécu ensemble un moment symbolique et important pour la Communauté de Saint-Loup : Philippe et Maya Bottemanne ont été « installés », soit officiellement confirmé, lors d’un culte festif à la Chapelle de la Maisonnée, comme couple pastoral au sein de la Communauté. Une richesse pour tous et une réjouissance pour eux aussi qui ont si rapidement accueilli la Communauté et sa vision en leurs cœurs.  

Guidé par la lumière de la nouvelle lanterne géante et le son de la cloche, les visiteurs et habitants de la région ont rejoint la Chapelle de la Maisonnée pour la traditionnelle vigile de Noël. Le lendemain, le culte de Noël, toujours ouverts à tous, a fait raisonner des chants traditionnels pour se réjouir autour du souvenir de la naissance du Christ. 

Cette fin d’année 2021, la retraite de Nouvel an n’aura pas eu lieu. Quelques hôtes ont toutefois choisi la quiétude de la Maisonnée pour prendre un temps de retraite personnelle.

Une nouvelle semaine du séminaire Parole & Guérison vient d’avoir lieu, pour la troisième fois dans le bâtiment Le Nozon. L’événement était complet avec ses 10 participants. 

Fin décembre, c’est un nouveau numéro de notre journal En chemin qui a été édité et envoyé aux domiciles de nos amis et donateurs. Nous enverrons au mois de mars 2022, comme chaque année, le rapport d’activités, qui présente plus en détails les nouvelles et l’évolution du ministère et de la Communauté élargie. L’occasion de vous abonner si ce n’est pas encore le cas ! Rendez-vous sur la page Journal.

Camille, que fais-tu à Saint-Loup ? A quoi ressemble tes journées ici ?

A Saint-Loup, je me réjouis de la vie et du merveilleux cadeau de travailler dans ce lieu.
Mes journées sont assez variées. Je fais partie de l’équipe de l’accueil. Nous accompagnons les personnes venant faire une retraite individuelle et nous accueillons notamment différents groupes qui viennent bénéficier du lieu. Et, à ma plus grande joie j’ai récemment commencé à organiser des journées pour les jeunes mamans.

Tu es aussi maman, qu’elles sont tes joies ?

Mes joies sont multiples !
Vivre ce lien d’amour viscéral … c’est quelque chose de fantastique et d’unique dans une vie !
Avoir la chance de voir mes enfants se développer, découvrir leurs caractères , être dans ce rôle de transmission, je trouve ça profondément beau !

Et tes défis ?

Apprendre à gérer l’intensité (au sens large) que cela représente d’avoir des enfants. L’intensité dans la vie de tous les jours, dans le prévu et l’imprévu, dans tout ce que cela provoque à l’intérieur de soi …

Ton quotidien t’a inspiré le projet des journées re-SOURCE, comment tu le présentes ?

re-SOURCE a pour but de prendre soin de l’être intérieur des mamans.

En vivant ma maternité, j’ai encore plus réalisé que ma relation avec Dieu était MON lieu de ressourcement. Pouvoir lui partager ce que je vis au tréfonds de moi, mes doutes et mes joies, mes découragements, chercher sa Paix, son espérance, m’ancrer et me saisir de Ses promesses par rapport à tous les défis que la vie et la parentalité apportent. Et je me suis rendue compte à quel point c’était un défi de trouver du temps, du temps à mettre à part pour vivre ces moments dans ce quotidien où nous sommes très sollicitée. Parallèlement, j’ai constaté que je n’étais pas la seule dans cette situation… re-SOURCE c’est prendre quelques journées à part, dans le lieu privilégié de St-Loup. C’est échanger entre mamans, recevoir un enseignement pour être encouragée dans la foi ou dans notre vie et c’est … avoir deux heures rien qu’à soi en coeur à coeur avec Dieu durant l’après-midi, pouvoir nourrir ce lien avec Lui, en allant se balader dans la nature, en buvant un bon café ou en prenant un moment qui nous rafraîchit.

Comment se sont déroulées les premières journées re-SOURCE ?

C’est un espace entre nanas qui vivent les mêmes réalités et qui vivent cette « parenthèse » comme une bouffée d’air pour mieux repartir. Je peux lire cela sur leurs visages et ça me donne le sourire.
Ces premières journées se sont déroulées dans la joie et la simplicité. C’était un moment de partage en profondeur et d’encouragement dans notre foi et nos vies de mamans.

Qu’est-ce que tu aimerais dire aux jeunes mamans qui hésitent à venir ?

Qu’apparemment, les mamans qui sont venues ont envie de revenir !

Pour terminer, qu’elle est la phrase que tu aimes te rappeler pour t’encourager dans ton quotidien de jeune maman ?

« Ca va aller ! » et « Nourrir la confiance », pour me rappeler qu’à tout moment Jésus est là, tout près de moi.

Quand on y pense, on peut être impressionné par le nombre d’années d’existence de l’Institution des diaconesses Saint-Loup. Mais ce qui impressionne le plus, c’est la fidélité de Dieu envers la foi du couple Germond et des premières diaconesses. Ils ont relevé l’immense défi de la souffrance humaine en n’ayant qu’eux-mêmes et leur foi en la compassion de Dieu.

Nous sommes émerveillés par le nombre de personnes qui se sont impliquées dans ce mouvement de foi et de compassion au fil des ans.
Sans compter le nombre de bénéficiaires au travers des soins, des accompagnements et de l’accueil.
Ils avaient foi en la compassion de Dieu pour un monde en souffrance et ils se sont engagés pour en être les ouvriers !

Faire partie de Saint-Loup, nous engage dans une course de relais intergénérationnelle au travers de laquelle nous sommes appelés à nous consacrer à ce que Dieu veut faire, dans notre temps, à travers nous, en vue de le transmettre à la prochaine génération.
Nous ne sommes ni meilleurs, ni moins bons que nos prédécesseurs et, comme eux, nous voulons nous engager dans ce que la compassion de Dieu veut accomplir dans notre temps.

Notre réceptivité à la compassion de Dieu, manifestée en Jésus-Christ, est cruciale pour discerner et entrer, par la foi, dans ses projets. Des projets de nature prophétique qui ne se fondent pas dans la mentalité de notre temps, mais qui se distinguent par la puissance de vie divine qui les habite.
Cette dimension prophétique se manifestera pleinement au travers de l’esprit communautaire qui donne sens à notre projet.

Aujourd’hui, en cette période de l’Avent troublée, nous sommes appelés à vivre l’Évangile pour que jamais !

Dans la Bible

1 Je vous encourage donc, frères et sœurs, par les compassions de Dieu, à offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu. Ce sera de votre part un culte raisonnable.

2 Ne vous conformez pas au monde actuel, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.

3 Par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de ne pas avoir une trop haute opinion de lui-même, mais de garder des sentiments modestes, chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a donnée. Romains 12.1-3

Ecrit par Philippe Bottemanne, pasteur de la Communauté de Saint-Loup

Ce qui nous anime

Une série de publications qui seront pour nous l’occasion de vous parler de ces mots que l’on reçoit et qui nous mettent en route. Ces mots qui nous animent et qui nous mènent à poursuivre l’œuvre de Dieu à Saint-Loup.

Bien des chemins sont possibles quand Dieu nous confie, sous son regard bienveillant, une vision, plus grande que nos ambitions, mais possible, par la foi. Il est bon de se sentir guidé, précédé, de savoir que le sentier est tracé et que rien ne peut s’opposer aux desseins de Dieu. Restons donc attentifs à sa Parole, pour que son Royaume grandisse. Notre prière est que ce partage de Saint-Loup vers votre région soit source d’une large bénédiction.

Parole pour 2022

Je prie que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, Le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation qui le fasse connaître. Éphésiens 1.17

Notre verset pour l’année 2022 est le « parvis » qui nous permet d’entrer dans la révélation de Dieu.

Il fait partie de la première des deux prières sur lesquelles reposent toute la lettre de Paul aux Éphésiens. Ces deux prières impliquent les trois Personnes de la Trinité.

La première (Eph. 1.17-23) nous ouvre à la connaissance de Dieu et la deuxième (Eph. 3.14-21) à l’expérience de Dieu.

Ces deux glorieuses dimensions sont étroitement liées et elles donnent sens à tout ce que Paul écrit.

C’est au travers de ces deux prières que la vie en Christ peut vraiment impacter nos vies. Sinon, nous devrons nous contenter d’une pratique religieuse qui n’aura que peu d’impact sur notre vie.

Paul appelle l’Évangile, la « puissance de Dieu » pour le salut de quiconque croit (Ro 1.16). Et lorsqu’on connait la signification du mot « salut » dans le Nouveau Testament, nous ne pouvons que nous attendre à une expérience qui transforme nos vies et nos relations.

Il est important de relever que Paul ne prie pas pour des gens qui ne croient pas en Christ, mais pour des hommes et des femmes qui ont mis leur foi en lui et qui aiment ceux qui lui appartiennent (1.15).

Cette prière vise notre croissance toujours renouvelée par la connaissance du Père de gloire et c’est à quoi nous aspirons à Saint-Loup et pour tous ceux qui y passent.

Nous vous invitons à ce que cette prière soit aussi la vôtre, afin de voir tous ensemble les merveilles de la révélation de notre grand Dieu dans nos quotidiens, nos projets, notre avenir… 

Ecrit par Philippe Bottemanne, pasteur de la Communauté