Diaconesse : Appelée à une vie consacrée au service du Christ

vendredi 03/06/2022

Enthousiasmée par les récents changements, Sœur Claire est honorée de faire partie du noyau constitutionnel de la Communauté de Saint-Loup devenue une communauté élargie. Elle nous parle aussi de son appel, reçu il y a près de 65 ans : celui de devenir diaconesse pour vivre en communauté. Diaconesse, une vie qui peut encore être celle espérée par Dieu pour d’autres femmes aujourd’hui.

Soeur Claire

Qu’est-ce qu’on ressent en tant que diaconesse quand on vit ce changement au sein de sa communauté ?

L’Institution des diaconesses de Saint-Loup fondée en 1842, était, selon le terme de l’époque, une « œuvre » dans laquelle les sœurs s’engageaient au service des malades, pour l’amour du Christ.

Le changement que nous vivons maintenant est apporté par le pasteur Philippe Bottemanne, arrivé à Saint-Loup en 2021, avec un charisme fort pour une communauté rassemblant des laïcs (couples, familles et célibataires) et les diaconesses (aujourd’hui au nombre de 22). C’est la communauté élargie, dans laquelle j’ai la joie de m’engager aujourd’hui. Communauté de foi, de prière et de service. Nous demeurons fidèles à l’appel du fondateur de l’Institution des diaconesses, le pasteur Louis Germond et à la vocation de ce lieu mis à part pour l’adoration, la prière et un service diaconal renouvelé.

En quoi la vocation que vous avez reçue il y a 65 ans peut être proche de celle que pourrait recevoir une femme aujourd’hui ?

Pour moi ça s’est passé alors que j’habitais Villars-Burquin. J’étais institutrice d’une classe unique pour les villages de Romairon et Vaugondry. A l’occasion de l’assemblée annuelle de paroisse au mois de mars, le pasteur directeur de Saint-Loup, M. Charles Louis Gagnebin, est venu pour parler de Saint-Loup en tant que communauté ! Et ça a été pour moi le déclic. C’était un 15 mars et je me suis dit : « Il faut que j’entre à Saint-Loup ! » Je suis entrée à Saint-Loup comme novice le 1er mai 1957. Seulement 6 semaines après !

L’appel est différent pour chacune mais il est pour toutes les soeurs reçues comme une évidence et lié à beaucoup de joie. Parfois on demande un signe parce qu’on se demande si c’est Dieu qui nous appelle là, si c’est vraiment juste. Mon père était pasteur alors ce n’était pas difficile d’en parler avec lui. Mais je me suis quand même dit, ce 15 mars, quand je vais aller chez mes parents à Cheseaux-sur-Lausanne, si je vois sur ma route 3 sœurs (je savais qu’il y en avait plusieurs à Lausanne), ça veut dire que je dois m’engager. Et j’en ai vu 3 !

A Saint-Loup, comme toutes les novices à l’époque, j’ai appris le métier d’infirmière en parallèle d’une formation approfondie au ministère diaconal, le noviciat.

Aujourd’hui je suis à la retraite mais je reste diaconesse de Saint-Loup et ce que je retiens de ma consécration c’est la fidélité de Dieu envers moi. C’est lui qui m’a appelée et il m’a gardée en tout temps et dans tout ce que j’ai vécu. Il y a longtemps j’ai reçu cette parole du Psaume 41 : « Tu me soutiens, je resterai ferme. Tu m’as à jamais établie devant Ta face.».

Justement, la diaconie, c’est quoi ? Est-ce qu’on peut encore parler de diaconie au sein de la Communauté de Saint-Loup ?

Saint-Loup est une communauté de prière mais d’abord une communauté de service. Car la diaconie est un service qui peut s’exercer de multiples façons. 

Devenir diaconesse c’est avoir reçu un appel à se consacrer et à vivre selon des « engagements ». A quoi cela ressemble-t-il aujourd’hui ?

C’est une consécration à Christ pour une vie de prière et de service particulière que la Communauté de Saint-Loup souhaite continuer à valoriser. 

Il y a premièrement l’engagement à vivre le célibat choisi comme le moyen de se rendre entièrement disponible.

Ensuite il y a la simplicité de vie. Les diaconesses forment une communauté de bien partielle, sur le plan matériel tout est en commun. Dans le cas d’une diaconesse excerçant une profession rémunérée, son salaire est versé à la Communauté.

Et l’obéissance. Aujourd’hui c’est premièrement l’obéissance à l’appel spécifique de Dieu sur nos vies. Puis une attitude de cœur qui nous aide à vivre l’unité, dans le discernement et pour le bien-être de toutes. Et c’est avec confiance que nous remettons certaines décisions entre les mains de nos responsables.

Ces 3 engagements, pris à vie, sont scellés à la fin du noviciat par la consécration diaconale, dans l’Eglise.

Un dernier mot ?

Aujourd’hui avec toutes les activités qui se développent à Saint-Loup, il y a beaucoup d’opportunités de servir Christ en tant que diaconesse dans la Communauté élargie, et beaucoup de bénédictions en réserve !